Depuis l’annonce du Brexit, une mésentente s’est installée au cœur des relations diplomatiques entre l’UE et Londres. Pour des raisons diverses et surtout personnelles, le Royaume-Uni se joint à l’UE pour faire front à l’immunité diplomatique dont devrait bénéficier Joao Vale de Almeida au poste d’ambassadeur.
Le rôle du Foreign et le statut de l’UE dans les négociations diplomatiques
Depuis quelques mois, le refus d’accorder l’immunité intégrale à Joao Vale de Almeida continue de faire objet de débat dans les couloirs de la diplomatie Européenne. En effet, le Foreign Office n'a cessé d’œuvrer dans le sens des négociations tout en garantissant à la délégation Européenne tous les droits et immunités exigés. Conscient du rôle et du statut du Foreign, Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Joseph Borrell, estime que «l’UE n'est pas une organisation internationale traditionnelle».
Il justifie d’ailleurs ses propos en faisant rappeler que l’UE «a le pouvoir d'adopter une législation contraignante pour ses États membres, dispose de son propre système judiciaire et a établi une monnaie commune». Il finira par ajouter que «le statut de l'UE dans les relations internationales et le statut diplomatique qui en résulte est amplement reconnu par les pays et organisations internationales à travers le monde, et nous attendons du Royaume-Uni qu'il traite la délégation de l'UE en conséquence et sans tarder». Cependant, de son statut d’ancien État membre, le RU a «parfaitement connaissance» de ce détail.
Le statut des délégations présentes dans d’autres pays opposé à celui de Joao Vale de Almeida
En novembre 2020, le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab écrit que ‘’Lindsay Croisdale-Appleby est nommé comme représentant du pays auprès de l'UE, en remplacement de Tim Barrow, transféré dans un autre service diplomatique. Informé de son intention, le chef de l’UE, Josep Borrell, montra que cette position est injustifiée d’autant plus que cette nomination allait à l'encontre des décisions de la convention de Vienne sur le statut des ambassadeurs. En effet, le statut du RU n’avait jamais fait objet d’opposition lorsque ces derniers étaient encore membre de la délégation de l’UE.
Contrairement au sort que l’on réserve à Joao et son équipe, les délégations de l’UE présentes dans plus de 140 pays jouissent entièrement des droits et conditions liés à leurs fonctions. Toutefois, il tient lieu de rappeler qu’en se retirant de la délégation de l’UE le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni s’est donné des raisons de restreindre les privilèges dont devraient bénéficier la délégation de l’UE dans son État. Soit, l’accord de libre-échange est sans doute ce sur quoi se base le chef de l’UE pour prétendre que ‘’ la position du Royaume-Uni contraste avec celle des autres pays, qui ont «sans exception» accordé un statut diplomatique intégral aux 143 délégations européennes, équivalent de missions diplomatiques, dans le monde’’.